Notre besoin de radicalité traduit un manque d’originalité du quotidien. 

Je m’intéresse et m’interroge beaucoup sur les phénomènes sociologiques, sur les comportements collectifs et individuels. Comprendre le comportement des gens m’inspire en terme d’usage, de désirs et aspirations, de projections des idées et aussi pour comprendre plus simplement « l’air du temps »…

Des constats récurrents…

A ce titre je fais un certains nombre de constats récurrents et parfois transversaux à plusieurs domaine : notamment celui de la tendance à la radicalisation… Je la comprends d’abord comme par réaction d’un ras un ras le bol des courants « main stream » de la mondialisation des goûts, des esthétiques, des références culturelles qui tendent a uniformiser et à gommer les aspérités et particularités : cela ne vous aura probablement pas échappé que nous vivions dans une société occidentale de plus en plus crispées sur les domaines de marqueurs culturels, d’appartenance religieuse ou nationale.

Être visible.

Ce besoin de plus en plus visible (et encouragé?) de vivre des expériences radicales ( faire le pèlerinage de St Jacques de Compostelle que l’on soit croyant ou non, de gravir des sommets, de vivre dans une ZAD ou avec un strict minimum matériel au sein d’un festival éphémère en plein désert…) N ‘est ‘il pas l’expression d’un sas de coupure afin de se « purifier « de excès de la surconsommation en marché de masse qui dilue les particularités au profit du « commun fédérateur »et de « l’équivalent » ? Le design, notamment critique illustre aussi par des produits fabriqués de récupérations et de up cycling le désir de s’ opposer à l’excès consumériste, qui s’incrit dans la décroissance du « possèder moins mais mieux et plus heureux ».

Radical, sans être totalitaire : la nuance est vitale ! 

Finalement, cette tendance à une certaine forme de radicalisation est l’expression de l’individualité se re -singularisant de la masse et aussi de se re-affirmant à soi même qu’il est unique et non interchangeable et noyé dans le global planétaire : emprunt des codes d’appartenance et d’identification modèles à des minorités ( tatouages, vetements, pratiques extrêmes) marginales, de contre cultures, et en réaction… Une quête légitime de sens et de place dans une organisation planétaire standardisée…

Finalement, la où je suis plus préoccupé et vigilant, c’est que cette tendance assez transversale et inter générationnelle à choisir la radicalité uniquement en réponse et en réaction aux excès du consumérisme et de la standardisation culturelle constitue aussi un risque inverse à « pêcher par excès « et donc d’ériger au final la radicalité fascinante comme LA norme nouvelle à suivre généralisée : au risque de produire une pensée, une esthétique, un mode de vie aux lignes totalitaire et emprisonnante dans laquelle il est toujours tentant, par paresse idéologique et intellectuelle , de se réfugier via des attitudes et des postures empruntées alors que la radicalité n’est pas nécéssairement dans la caricature, ni dans la réaction à…

Ce serait une erreur déplorable que de se mettre à confondre les deux ! On peux être radical, sans être totalitaire : la nuance est vitale ! 

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